Des choses fondamentales comme : un succint historique de l’ukulélé, l’anatomie et la description de l’ukulélé, comment accorder un ukulélé, l’accord (« accordage« ) de l’ukulélé, quelques pistes pour choisir un ukulélé ou pour acheter un ukulélé, quelques accords de base de l’ukulélé et des notions techniques pour démarrer, des références bibliographiques des indispensables sur l’ukulélé. Si vous ne trouvez pas assez d’informations ici allez donc jeter un oeil à la formidable liste de liens de King David Ukulele Station.

instrument traditionnel à cordes pincées, originaire des îles Hawaii, voilà qui est un peu court pour parler de notre cher instrument, qu’on évitera de dénigrer avec l’appellation petite guitare – sauf pour la blague. Pour être moins laconique voyons plus en détail de quoi il en retourne …

A propos de l’ukulélé

  1. Histoire de l’ukulélé
  2. Anatomie de l’ukulélé
  3. Acheter un ukulélé
  4. Accordage de l’ukulélé
  5. Accords de base et Notions techniques sommaires
  6. Formation des accords
  7. Autre notation des accords
  8. Bibliographie indispensable

un peu de son : écouter Hene de Henry Kailimai dont on peut trouver la partition dans Famous Solos and Duets for the ‘ukulele de John King avec une interprétation beaucoup plus correcte sur le CD (mais un ton au dessus).


HISTOIRE

Pour commencer, vous trouverez parmi d’autres trésors un excellent résumé de l’histoire de l’ukulélé dans la méthode d’ukulélé de Cyril Lefebvre, qui est un must have, un incontournable pour tout ukuléliste francophone (et pour les autres aussi).

Première vague

Les origines de l’ukulélé sont bien identifiées:
Le 23 août 1879, un navire portugais du nom de « Ravenscrag » débarque à Honolulu. A son bord, environ quatre cents immigrants portugais originaire de l’île de Madère, venus travailler dans l’exploitation de la canne à sucre, mais aussi un instrument qui frappe immédiatement les autochtones : un cavaquinho, c’est à dire une petite guitare portugaise à quatre cordes.

Un petit point de précision sur ce cavaquinho : le cavaquinho est le nom donné aux petites guitares à quatre cordes portugaises (qui sembleraient être d’origine espagnole). Toutefois il en existe des variations, suivant qu’il s’agisse du cavaquinho Minho, du cavaquinho de Lisbonne, ou encore du cavaquinho qui nous intéresse : celui pratiqué à Madère et transporté à bord du Ravenscrag. A Madère le cavaquinho était appelé Machete de braga (bâton de Braga – la ville du portugal) ou braguinha. Ce cavaquinho était vraisemblablement habituellement légèrement plus petit que le cavaquinho continental – bien qu’au vu de gravures d’époque, la taille était apparemment relativement variable. Disons que le cavaquinho tel qu’il a survécu aujourd’hui est plus de la taille d’un ukulélé ténor ou concert (voir ci-dessous), alors que le machete était plus souvent de la taille des ukulélés soprani (et là encore cette taille, au XIXème siècle, pouvait varier entre ce que l’on connait aujourd’hui et encore plus petit). Notons enfin que l’accordage rentrant spécifique en Sol Do Mi La du ‘ukulele était utilisé à Braga et donc vraisemblablement également à Madeire. (pour plus d’informations sur le cavaquinho voir ce site). Cool Hand Uke a un complément historique très intéressant sur les origines multiples de l’ukulélé : la braguinha et le rajao – ce qui explique son accordage rentrant.

Il se trouvait à bord du bateau trois personnages clefs de la naissance de l’ukulélé qui connaissaient le travail du bois et la fabrication des instruments, John King les cite (dans son article du volume 37 du Hawaiian Journal of History) : Augusto Dias (1842-1915), Manuel Nunes (1843-1922) et Jose do Espirito Santo (1850-1905). L’instrument est rapidement adopté et adapté avec un accordage spécifique – à l’instar de la guitare hawaïenne.

L’ukulélé se répand aux débuts du XXème siècle [1], et autour de 1920 nombre de fabricants de guitares connues des Etats Unis se mettent eux aussi à fabriquer des ukulélés : Gibson, Regal, Harmony pour les plus connus suivi dans les années 30 par National/Dobro. La maison Martin doit être une des premières à fabriquer les ukulélés et ce sont d’ailleurs les ukulélés qui assureront l’établissement de sa réputation et sa popularité. C’est dans les années 20 que Martin développe des tailles plus grandes que l’unique et traditionnel soprano, qui sont appelés Ténor et Concert pour des raisons de désignation commerciales[2].
Comme la guitare hawaiienne, l’ukulélé est adopté dans les musiques folks américaines et dans les musiques de cow boy.
Même en France, la ville de Mirecourt avec ses luthiers et sa tradition en lutherie sera l’origine de pas mal d’exemplaires d’ukulélés qui seront vendus sous diverses marques, en France toujours Gélas fabrique une version double table de guitares, mandolines, et donc aussi de l’ukulélé.
L’histoire de l’ukulélé se calme un peu et s’installe paisiblement…

Seconde vague

… puis s’agite à nouveau aux U.S.A. à la fin de la deuxième guerre mondiale et dans les années 50 avec une émission de télé consacrée à l’ukulélé et un modèle en plastique mythique, le Islander, conçu par Mario Maccaferri, le créateur de la guitare Selmer-Maccaferri. L’émission est animée par Arthur Godfrey, qui est également associé à la création de la quatrième et plus grande taille d’ukulélé, le baryton.
Les ukulélés en plastiques envahissent les Etats-Unis, Maccaferri en fabrique pour sa propre marque et pour les autres, et d’autres marques se mettent à ce business juteux, avec des résultats plus ou moins heureux. La popularité de l’ukulélé traditionnel ne décroit pas non plus pendant ce temps.
A la fin des années 1960, le jalon le plus médiatique et le plus visible de l’histoire, c’est Tiny Tim, qui, tout en relançant la visibilité de l’ukulélé, marque aussi un petit déclin dans la visibilité de l’ukulélé.
Dans les années 1970, c’est vraiment le premier grand creux de l’histoire de l’ukulélé, même à Hawaii les luthiers ont presque tous fermé boutique – à part Kamaka. Cependant, il subsiste tout un tas de personnes obscures ou célèbres qui continuent à jurer par le petit instrument hawaiien (tels que Georges Harrison), et les ukulélés, un peu hors-sujet dans les expériences psychédéliques et les expérimentations de guitares électriques des seventies, restent dans les placards, en tous cas approchent rarement le devant de la scène médiatique.

Troisième vague

Dans les années 90, divers mouvements amorcés dans les années 80 se concrétisent, l’ukulélé revient dans le circuit médiatique, avec des groupes Hawaiiens qui font parler d’eux en dehors de « la grande île », principalement aux états-unis, tels les Ka’au Crater Boys ou feu Israel Kamakawiwo’ole. Le regain d’intérêt pour le style et la musique « tiki » entraine aussi avec lui l’ukulélé. Puis l’ukulélé intègre des formations musicales de tous genres et de toutes respectabilités. Aujourd’hui il existe à nouveau à Hawaii de nombreux luthiers d’ukulélé, mais également aux Etats Unis et autour du monde. En France on en trouve aussi de plus en plus nombreux, notamment Dominique Chevalier, qui crée de très beaux modèles dont un ukulélé inspiré par la guitare Selmer-Maccaferri, conçue avec François Charle, à la fois un amusant clin d’oeil à l’histoire de l’ukulélé et un instrument d’exception, ainsi que Fine Resophonics qui fabriquent des ukulélés à résonateurs dans le style National et bientôt Dobro, ou encore Benoit de Bretagne, et des tas d’autres luthiers. Les grosses et moins grosses marques de musiques proposent souvent des ukulélés (Beltona, Applause(Ovation), Martin, National, Risa, etc…) et d’autres marques asiatiques (Mahalo,XP,…) voir la page des liens

A Tahiti, l’ukulélé hawaiien est présent sous le nom de la marque la plus connue dans le pacifique – ainsi l’ukulélé hawaiien est souvent appelé un « kamaka » – mais on y trouve aussi une version spécifique, monoxyle (d’un seul bloc de bois – comme nous l’apprend Cyril Lefebvre dans sa méthode), sous des formes variées, proches de l’originale ou beaucoup plus étonnantes, qui tient un peu du banjo dans son fonctionnement acoustique. voir plus bas.

Etymologie

Si l’ukulélé et son nom ne remontent qu’à la fin du XIXème siècle, l’étymologie ce ce nom reste sujette à caution. Deux hypothèses sérieuses sont à retenir.

La signification la plus couramment acceptée et la plus répandue est la suivante : le mot ukulélé proviendrait de l’aggrégation des mots hawaiien « uku » (puce) et « lélé » (sauteuse), terme qui désigne en hawaiien la puce du chat, espèce introduite à hawaii un peu plus tôt que l’ukulélé au XIXe siècle. On trouve des traces de cette étymologie vers la fin du XIXe siècle. Différentes théories tentent de justifier cette étymologie parmi lesquelles les plus crédibles sont les suivantes :

  • les hawaiiens auraient comparé les mouvements rapides des doigts du joueur à des sauts rapides de puce,
  • le mouvement des mains rappellerait le geste d’un animal se grattant pour se débarrasser des parasites.

Brudda Bu présente plusieurs explications étymologiques sur le nom d’ukulélé. L’un des passagers du bateau, Joao Fernandes, aurait saisi une braguinha et sauté sur la plage en jouant des airs folkloriques. La vitesse des doigts de Joao aurait impressionné les hawaiiens qui les auraient comparés à des puces bondissantes, « ukulélé ». La « puce sauteuse » – ukulélé donc- était aussi le surnom d’un certain Edward Purvis de la cour du roi David Kalakaua (à qui le nom de ce site rend hommage), surnom qui serait passé à son instrument de prédilection. D’après John King cette dernière théorie est très douteuse. Voir le site de Brudda Bu pour des origines alternatives (déformation de ukeke, qui aurait été l’appellation d’un arc musical traditionnel à trois cordes, par exemple).

Selon John King (ibid), la plus ancienne apparition connue du nom d’ukulele daterait de 1890, orthographié ukelele – orthographe qui pourrait être lié à une étymologie moins mythique que celles ci dessus : uke signifierait frapper (le bois) et lele sauter ou gratter les cordes. Le mot ‘ukulele lui même remontant à un siècle plus tôt, avec l’importation de puces du chat, il est possible que le nom ‘ukulele soit le résultat d’une confusion entre ukelele et ukulele. Cela dit la source qui orthographie « ukelele » est non Hawaienne, et l’usage de l’orthographe « ukulele » est avéré dès 1898 chez les luthiers.

La reine Lydia Liliuokalani inventa une étymologie poétique mais artificielle : pour elle le mot « ‘ukulele‘ » signifiait « le don qui vient d’ailleurs ».


ANATOMIE

De nos jours, l’ukulélé existe en quatre catégories déterminées par leurs tailles : soprano – la taille traditionnelle et largement considérée comme la taille des « origines » (cf. ci dessous), le plus petit et le plus courant – puis concert, ténor, (tous deux plus tardifs, après l’introduction de l’ukulélé aux Etats-Unis) et baryton le plus grand (datant des années cinquante). La taille et la désignation est déterminée avant tout par la longueur du diapason (longueur du sillet de tête au chevalet) et non pas la taille de l’instrument lui même (même si il y a de fortes chances qu’elle soit plus ou moins proportionnelle à celle du diapason). Certains utiliseront leur propre référence, se basant plutôt sur l’étendue des cases et le nombre des frettes, ou l’accordage suggéré. Toutefois ces quatre catégories de taille étant les plus largement admises, et imposées par l’usage, on s’y tiendra dans la suite.

Les dimensions admises pour différencier les tailles en fonction du diapason sont:

  • entre 25,5 cm et 30,5 cm : sopranino (plus rare – cette appelation est discutée et d’aucuns pensent que c’est tout simplement un soprano)
  • entre 30,5cm et 35,5 cm : soprano
  • entre 35,5 cm et 40,5 cm : concert
  • entre 40,5 cm et 45,5 cm : ténor
  • au delà de 45,5 cm : baryton

Pourquoi tous ces « ,5 » ? parceque ces mesures sont issues de mesures américaines exprimées en pouces : 10, 12, 14, 16 et 18 pouces. Pour résumer :

  • 10″ < sopranino < 12″ < soprano < 14″ < concert < 16″ < ténor < 18″ < baryton.
  • 25,5cm < sopranino < 30,5cm < soprano < 35,5cm < concert < 40,5cm < ténor < 45,5cm < baryton

A noter que cette nomenclature s’est établie comme un standard, mais reste et restera discutable et discutée. En effet si elle est bien pratique pour le choix des cordes, et surtout la désignation des instruments car plus parlante que des mesures de diapasons, elle a été établie progressivement et tardivement. Pour les fondamentalistes qui voudraientt remonter aux mythiques origines, la taille la plus « authentique » (à prendre avec d’énormes pincettes) serait aux alentours de la taille soprano avec pas mal de variations – mais si on s’intéresse plus près au travail des experts sur le sujet, on peut remarquer que l’ukulélé prenant ses origines dans deux instruments de tailles différentes (le rajao et la braguinha), les premiers modèles existaient sans doute déjà dans une variété de tailles similaire à ce qu’on trouve aujourd’hui (disons du sopranino au tenor) – et la taille standard (aujourd’hui désignée comme « soprano ») s’est certainement fixée progressivement, avant de revenir à la variété.

Les parties de l’ukulélé ressemblent à celle de la guitare :

anatomie ukulele

La forme du corps peut toutefois varier, il peut par exemple être en forme d’ananas – Pineapple inventé et breveté par Samuel Kamaka autour de 1920. On trouve également de nombreux banjos ukulélés, petits banjos à quatre cordes accordés comme et de la taille d’un ukulélé, Gibson en produisit d’excellents modèles très recherchés aujourd’hui. Il existe aussi une tradition d’ukulélés fabriqués à partir de boites de cigares, voir par exemple les modèles de Earnest Instruments.

Cela dit l’ukulélé standard a bel et bien la forme d’une petite guitare ou d’une sorte de huit, avec des proportions légèrement différentes.

Vous trouverez quantité d’informations sur les détails de l’ukulélé sur Le site des ukulélé Kawika.

Les différents types d’ukulélé

Ukulélé hawaiien standard

En forme de guitare ou d’ananas (pineapple) et construit en bois, l’ukulélé hawaiien peut avoir des cordes doublées, il s’appelle alors un taropatch ou taropatch fiddle si il possède huit cordes en quatre choeurs. Ce terme de taropatch fiddle était aux débuts de l’ukulélé au XIXe siècle employé indifférement pour désigner un ukulélé, un ukulélé à cordes doublées, ou un Rajao à cinq cordes.

Ukulélé à résonateur

[Ecouter un morceau joué sur un ukulélé à résonateur]

Les ukulélés à résonateur sont des ukulélés acoustiques possédant un système d’amplification mécanique. Un ou plusieurs cônes métalliques installés dans le corps de l’instrument supportent le chevalet qui transmet les vibrations, celles-ci sont ainsi amplifiées ce qui produit un son plus puissant et assez spécifique – avec une attaque plus forte que sur un ukulélé classique mais une tenue plus importante et une pluis grande richesse harmonique qu’un banjo ukulélé.

DoBro (aujourd’hui racheté par Gibson) et  »National » (marque ressucitée dans les années 80) sont les marques américaines les plus connues pour les ukulélés à résonateur (et d’autres instruments comme des guitares ou des mandolines) avec des ukulélés à résonateurs métalliques. Les corps des ukulélés National peuvent être en métal ou en bois. Un fabricant néo-zélandais,  »Beltona », produit des ukulélés à résonateur en aluminium et caisse en fibre de verre. Quand on parle de cône dans les guitares, il existe plusieurs systèmes : biscuit bridge avec une pièce de bois sous le sillet de tête qui repose sur le milieu du cône, spider-bridge avec un cône différent tenu par les bords par une pièce qui supporte de l’autre côté le sillet de tête avec une vis en son centre, ou tricone avec un une pièce en T qui appuie sur trois cône. Les trois variantes ont existé pour l’ukulélé, la première est la plus courante, fabriquée par National et la nouvelle marque National, Dobro (vendu sous licence ensuite par Regal) pour la deuxième, qui n’est plus faite aujourd’hui sur des ukulélés (Mike Lewis projète d’en fabriquer), et enfin la troisième existe sur quelques rares prototypes des frères Dopyera (avec un corps proche de ceux de leurs mandoline, le système tricone ne rentrant pas dans un ukulélé standard).

En France, la marque Gélas fut assez connue par le passé pour ses instruments à double table qui faisaient office de résonateur, notamment des ukulélés (mais aussi des mandolines). Toutefois le terme de resophonic qu’on emploie habituellement pour parler des instruments à résonateurs désigne les résonateurs métalliques et si le nom est identique le principe est entièrement différent.

Ukulélé électrique

Comme avec la guitare, il existe des ukulélés électro-acoustiques, avec un microphone intégré, leurs formes sont variées. Voir chez Risa, ou la marque Applause (Ovation).

On trouve aussi des ukulélés totalement électriques avec cordes en métal, micros magnétiques et électronique passive ou active, à demi-caisse ou corps massif. À l’instar des guitares électriques, une grande variété formelle est possible. On peut en commander facilement à bon marché chez Risa.

De manière générale un ukulélé acoustique peut être facilement équipé d’un microphone piézoélectrique.

Banjo ukulélé

Le banjo-ukulélé ou banjuke ou ukulele-banjo est un instrument de musique qui entre habituellement dans la catégorie des ukulélés. Le banjo-ukulélé n’a du banjo que le tambour, la peau et le chevalet, le reste (taille du manche, cordes, etc.) relevant de l’ukulélé.

Ukulélé tahitien

A Tahiti, l’ukulélé standard est assez répandu mais on le trouve aussi décliné de l’original hawaiien sous une forme spécifique, monoxyle, avec des aspects variés.

La bouche de l’ukulélé tahitien est couverte d’une mince plaque de bois qui porte le chevalet (comme la peau d’un banjo), son corps et son manche sont d’une seule pièce de bois ou de plusieurs pièces assemblées mais sans différence structurelle profonde entre le manche et le corps. Le corps est percé de part en part d’un trou conique évasé vers l’avant, bouché d’un côté par la plaque de bois sur laquelle repose le chevalet maintenu par la tension des cordes.

Ce corps et ce manche permettent une grande expression décorative dans les sculptures qui ornent l’ukulélé.

Si ses cordes (pour lesquelles du fil de pêche de couleur vive est fréquemment utilisé) sont souvent doublées ou triplées à l’unisson (ou à l’octave), elles ne le sont pas forcément toutes.

Ces différentes particularités font de l’ukulélé tahitien un instrument principalement rythmique.

Les cordes

La plupart des ukulélés est équipée de cordes en nylon, parfois filées de métal pour les plus grave (Do ou en dessous). On peut trouver chez nombre de fabricants des jeux de cordes prévus spécifiquement pour l’ukulélé. Certains ukulélés sont cependant équipés de cordes en métal, comme le cavaquihno, mais ce type de cordes a le défaut de s’user plus rapidement et d’être plus traumatisant pour les doigts. ATTENTION : NE MONTEZ JAMAIS DE CORDES METALLIQUES SUR UN UKULELE CONCU POUR DES CORDES NYLONS !


ACHETER UN UKULELE

En préambule à ce chapitre, n’oubliez pas que chaque instrument, même fabriqué en série, reste un objet unique. Rien ne remplace l’essai en direct de plusieurs modèle pour comparer avec certitude. En outre toutes les opinions ne se valent pas, la mienne exposée ici valant certainement moins que celle de pas mal de gens plus pointus sur le sujet. Tachez aussi de rencontrer des joueurs d’ukulélé avec leurs instruments. Si malgré vos efforts vous n’avez vraiment aucun moyen d’essayer directement un instrument et êtes obligé de commander par correspondance (même électronique) rentrez en contact quelqu’un qui saura vous aiguiller (il y a ici un forum qui peut être utile). Enfin ici comme ailleurs, l’argent reste le nerf de la guerre.

Pour les très petits bugets (moins de 100 euros)

On peut être tenté d’acheter un instrument très bon marché dans les 30 euros, c’est souvent une mauvaise idée dans le neuf. En général il s’agit d’instruments mal réglés, qui sonnent faux, avec des finitions douteuses et des essences de bois de qualité médiocre. On sera vite déçu par le son de l’instrument et on risque de l’abandonner. Un instrument bon marché ayant la meilleure réputation etait fabriqué par Risa, un modèle en acajou fabriqué en Chine, dans les 60 euros. Ce modèle n’est toutefois plus produit mais on peut encore en trouver dans certains magasins. C’était une entrée de gamme très correcte (sauf quand le chevalet se décolle).

Avec de la chance on peut aussi tomber sur un truc made in china ou made in taïwan qui sonne correctement à moins de 50 euros, mais on a plus de risques de trouver des choses ignobles inaccordable sans une seule frette en place.

Je dois aussi citer la marque allemande Brueko ou Bruko– en fait une fois réglés et avec un peu de chance ils font des instruments d’entrée de gamme relativement respectables au vu de leur rapport qualité prix, mais attention à ne pas l’acheter n’importe où ! On peut tomber sur des exemplaires qui sont impossible à bien accorder et qui nécessiteront une révision (donc à ajouter au prix, et si elle est possible). On les trouve par exemple ici, bon endroit pour les acheter et ils coûtent autour de 80€. Cela dit, personnellement j’ai une réserve sur cette marque, quoique pas mal de gens en soient satisfait.

Pour les petits bugets (130 à 300 euros)

Pour commencer peut-être vous intéresserez-vous à cete expérience pas forcément heureuse d’achat en importation racontée ici.

Flea Ukulele Dans la catégorie des instruments qui procurent un certain plaisir de jeu et un son conséquent pour un prix encore très modeste, le Flea (ci à gauche) avec sa forme originale et sympathique est un très bon choix, certes avec une touche et un corps(sauf la table) en plastique mais avec une tenue et une qualité sonore tout à fait respectable, qui possède une puissance sonore très étonnante pour le prix (une centaine d’euros, la touche en palissandre pour 75$ de plus sur le site peut-être superflue sur ce modèle). On peut également le trouver à un prix aussi compétitif que sur le site web chez R&F Charle, avec sa housse, pour 150€ et sans port à payer, ce qui peut intéresser les gens pressés. Il est également vendu par correspondance chez Risa pour 129€ +10 de port. Le Fluke avec sa taille plus imposante offrira un son plus volumineux et une manche de concert ou de ténor pour une différence de prix non négligeable quand même.

Toujours à partir de 170$, la gamme Jenny de Bushman s’est créé rapidement en 2004-2005 une bonne réputation de modèles très bon marché – en bois massif, fabriqués en chine mais avec apparemment un contrôle qualité suffisant. La gamme va du soprano au baryton avec option pan-coupé pour le ténor et le baryton, pour des prix attractifs.

La marque Kala propose différentes gammes, du koa, de l’épicea, de l’acajou et du contreplaqué, du plus onéreux au meilleur marché. Créée par la personne qui s’occupait des ukulélés chez Honher-Lanikaï, cette marque a également une bonne réputation au vu du rapport qualité/prix – je ne m’avancerai pas plus n’en ayant pas encore eu entre les mains mais un ténor en vrai acajou à 150$ semble être une bonne affaire. On les trouve notamment chez ukuleleworld.

Applause SopranoApplause/Ovation produit un modèle Ténor électroacoustique entre 350$ et 500$ que je n’ai pas encore eu l’heurt d’essayer et pour lequel je n’ai pas encore trouvé de distributeur en France, ainsi qu’un modèle electro acoustique Soprano qu’on peut se procurer pour 200 à 350€, honnête mais pas très brillant en acoustique. J’ai développé mon avis très personnel sur ce modèle pour lequel je n’ai pas vraiment accroché, mais qui a nombre de prestigieux afficionados. Il a l’avantage d’être sonorisé d’origine – mais présente trop de défauts à mon gôut (poids, équilibre, faible volume, etc…)

Koaloha propose aussi une série « budget », les Koalana, très semblables à leurs modèles en Koa fabriqués à Hawaii, mais assemblés en Chine et construits en sapélé.

Chez Mele on trouve un ukulélé soprano en Koa pour 250$ assez agréable et complètement Hawaiien, de bonne facture et plutôt joliement décoré.

Le Martin S-O est aussi dans la partie haute de cette gamme de prix, mais malgré sa marque prestigieuse, c’est un instrument assez décevant – la justesse est là, le confort de jeu aussi, mais le son est plutôt pauvre. Si vous en trouvez un d’occasion pour une centaine d’euros c’est quand même une bonne affaire.

à partir de 400 euros Je suis un afficionado du travail de Dominique Chevalier, ses ukulélés sont distribués par RFCharle, on peut aussi parfois avoir la chance de le trouver dans des salons de musique ou de lutherie de guitare. Ses ukulélés sont de très bons instruments construits pour durer – et surtout accessibles à un prix quand même assez modique pour des ukulélés réalisés par un luthier.

Si vous êtes plus attirés par un ukulélé bien hawaiien en koa, les Koaloha se trouvent dans cete gamme de prix, sans être des instruments d’exception ils sont toutefois assez réputés pour avoir un bon son et une sonorité bien hawaiienne. Ils sont aussi très agréables à jouer avec un manche bien taillé. En outre il est généralement reconnu que la qualité des koaloha est homogène.

Ce n’est pas le cas des Kamaka, kamaka reste une marque mythique mais la qualité de leur production d’ukulélés récent est assez variable. Par contre on peut en général taper sans hésitation dans un modèle des années 70 ou plus ancien (mais là ça commence à coûter des sous).

Sinon on trouvera chez toutes les marques citées ci dessus différents modèles plus ou moins luxueux. Un essai préalable étant avisé, comparer autant que faire se peut les modèles.

N’hésiter pas non plus à contacter un luthier !

vers l’infini et au-delà

Si vous avez d’entrée de jeu un budget plus important… hé bien venez en discuter dans le forum. En fait même si votre budget est réduit, vous pouvez venir discuter de votre projet d’achat.

Et pour finir

Si vous êtes à Paris ou que vous avez l’occasion d’y passer, que vous cherchez votre premier (ou votre dixième) ukulélé, je ne veux pas avoir l’air d’insister mais passez absolument chez Rosyne et François Charle, 17 Galerie Véro-Dodat dans le premier arrondissement à Paris, ouvert du mardi au samedi de 14h à 18h30, renseignez-vous, et achetez le là votre ukulélé. Et si vous êtes riches achetez en un autre pour me faire un cadeau en passant.

Et surtout n’hésitez pas non plus à utiliser le /forum pour anticipier et discuter un achat futur.


ACCORDAGE

On numérote les cordes de la première à la quatrième : la première corde est celle qui se trouve le plus près du plancher quand on tient l’ukulélé en position de jeu, la deuxième est celle qui est juste au dessus de la précédente, la troisième juste au dessus et la quatrième est celle qui est le plus près du plafond.
Par contre on énonce souvent les positions d’accords (voir plus bas) et l’accordage de la quatrième à la première : Sol Do Mi La par exemple. Quand on frappe les cordes de haut en bas on touchera donc successivement la quatrième corde, puis la troisième, puis la deuxième et enfin la première.

Pour accorder l’ukulélé : les ukulélés s’accordent en Sol Do Mi La (acordage dit en Do). On peut également les accorder – et certains modèles sont conçus pour cela – un ton au dessus en La Ré Fa# Si (acordage dit en ).

Ecouter les cordes à vide d’un ukulélé accordé en Do de la quatrième à la première corde sur un soprano Ukaferri

Ecouter les cordes à vide d’un ukulélé accordé en Do de la quatrième à la première corde sur un Beltona soprano

A noter que le machete original était accordé en Sol Do Mi Sol et que certains des premiers ukulélés étaient accordés ainsi. On peut en entendre de vieux enregistrements sur le site de John King.

Classiquement le Sol est plus aigü que le Do, toutefois on peut accorder les ténors avec un sol grave (et une corde idoine). Sur cette page du site de CoolHandUke, et cette autre page du même site une analyse intéressante du pourquoi de l’accordage, et un petit laïus qui explique pourquoi le pur ukulélé c’est le soprano accordé avec un Sol aigü.

De la corde du haut à celle du bas
L’accord standard, rentrant, pour tous les ukulélés du Ténor au sopranino, rare sur le baryton :
accordage standard

L’accord Low G qui élargie l’ambitus de l’instrument mais enlève sa particularité et sa couleur, utilisé parfois sur Ténors en particulier
accordage

L’accord en Ré, dit « mainland » ou américain, plus aigu :
accordage en ré

L’accord rarement utilisé en Mi bémol, utilisé dans certaines partitions américaines, très aigu :
accord en mi bémol

L’accord du baryton :
accord de l'ukulélé baryton

L’accord du baryton rentrant, plus rare mais permettant des techniques du soprano:
accord rentrant de l'ukulélé baryton

L’accord Tahitien :
accord tahitien

Quand au baryton il s’accorde comme les quatres cordes aigües d’une guitare : Ré Sol Si Mi, le Ré étant rentrant ou pas.

Cet enregistrement illustre l’accordage de l’ukulélé polynésien

On peut aussi accorder son ukulélé en open de Do, c’est à dire Sol Do Mi Sol. Dès lors un barré donne un accord majeur, et la forme d’accord majeur barré avec le petit doigt ou l’annulaire trois frets plus loin sur la corde de La donne une septième par exemple. C’est l’accordage choisi par Général Alcazar par exemple (cf La méthode d’Ukulélé de Cyril Lefebvre), mais c’est aussi un accordage proche de celui utilisé au Brésil pour l’ancêtre cavaquinho qui s’accorde en open de sol (ré sol si ré) pour la samba (cf la même source).

On peut enfin l’accorder comme on le sent mais là il faut se démerder pour prendre les bonnes cordes et trouver l’instrument qui supporte bien ces accordages.

Pour changer les cordes, le site d’ukulélés by Kawika contient une explication fort bien illustrée.


ACCORDS DE BASE ET NOTIONS TECHNIQUES SOMMAIRES

L’instrument est soit tenu par l’avant bras droit, soit par une sangle pour les modèles qui peuvent en supporter une, soit posé sur les cuisses en position assise. Dans le cas ou l’instrument est tenu par l’avant bras, le fond doit être à peu près à hauteur de poitrine, l’avant-bras le coinçant doucement en étant posé sur la table en dessous ou à hauteur du chevalet, le poignet arrivant au dessus des cordes. Les cordes seront frappées environ à l’endroit où le manche rejoint la table, un peu au dessus de la bouche de l’instrument.

La plupart des méthodes conseillent de gratter des accords au départ à l’aide de l’index : les doigts sont repliés vers la paume de la main sans les crisper, le bout de l’index dépasse, et le pouce est posé sur l’articulation des deux dernières phalanges. C’est principalement le poignet qui doit effectuer le mouvement, Ralf Shaw conseille de s’assouplir le poignet comme si il était mouillé et qu’on essayait de le débarrasser de l’eau sans agiter l’avant bras.
On frappe alors les cordes à l’aide du dos de l’ongle de l’index de haut en bas.
Ensuite le poignet peut revenir de bas en haut en frappant les cordes avec cette fois la pulpe de l’index.
L’alternance ou la répétition de ces mouvements permet de nuancer les rythmes.
Bien sûr il n’est absolument pas obligatoire de se cantonner à l’utilisation de l’index dans ces conditions, mais c’est un moyen rapide pour le débutant de faire sonner correctement son instrument.


Attention, dans ce qui suit on parle d’ukulélés accordés en Do (Sol Do Mi La). Mais les mêmes accords marchent avec un ukulélé accordé en Ré (La Ré Fa# Si), il suffit de transposer d’un ton les noms des accords (exemple pour jouer un Si sur un ukulélé accordé en Ré, regardez l’accord de La pour l’ukulélé accordé en Do).

Les schéma d’accords :

La ligne épaisse sur les schémas d’accords désigne le sillet de tête. La corde la plus à droite est donc le LA, celle à droite le Sol (pour un ukulélé accordé en Do).

On parle parfois de première, deuxième, troisième et quatrième corde : on les compte en partant du La, qui est la première corde.

Un rond vide signifie qu’il faut frapper la corde à vide, un rond plein désigne la position du doigt sur la corde. Les pointillés signifient qu’il faut barrer l’accord, c’est à dire tenir plusieurs cordes avec un seul doigt.

LES ACCORDS ONT ETE RASSEMBLES DANS [CETTE IMAGE]

Un rond évidé au dessus du sillet signifie qu’il faut frapper a corde à vide, un rond noir plein indique qu’il faut presser la corde juste avant la frette, des pointillés indiquent un barré (presser plusieurs cordes avec un seul doigt à plat).

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive. D’une part elle ne présente que des accords majeurs, mineurs et de septième (et depuis la mise à jour, les septièmes mineures, septièmes majeures, sixièmes, septièmes avec quinte diminuée, et quintes augmentées) il (ne) manque (plus) les accords de septième mineure, sixième, diminués, augmentés, mais il manque toujours les autres. En outre pour les accords présentés il existe plusieurs positions différentes suivant les renversements que l’on fait subir à l’accord, qui ne sont pas présentes ici. Cela dit les accords du bas du manche sont pratiques pour démarrer car plus faciles à repérer par rapport au sillet, mais on obtiendra un jeu plus riche en utilisant tout le manche.

La notation anglo saxonne et germanique des notes se base sur des lettres, voici la correspondance:

  • A La, B Si, C Do, D Ré, E Mi, F Fa, G Sol , Flat : Bémol , Sharp : Dièse

Vous trouverez des tableaux et dictionnaires d’accords plus ou moins complets par exemple Brian’s huge chordlist collection ou sur Ukulele Boogaloo, voire bien sûr dans la méthode d’ukulélé de Cyril Lefebvre que vous ne manquerez pas de vous procurer.

Comme on va le voir ces dictionnaires d’accords deviennent quasiment inutiles une fois qu’on apprend ce qui suit, c’est à dire les positions des notes de la gamme, la formation des accords et les formes mobiles typiques sur le manche de l’ukulélé.


FORMATION DES ACCORDS

Les notes sur le manche de l’ukulélé en Do

Notes de la gamme de Do majeur sur le manche en accord standard
Notes de la gamme de Do majeur sur le manche en accord standard

Sur l’image ici à gauche sont représentées les notes de la gamme de Do majeur à chaque frette sur le manche de l’ukulélé en Do. Les cordes comme on l’a vu plus haut sont numérotées de 1 à 4 de droite à gauche dans cette position. NB: La quatrième corde, de Sol, dans l’accordage rentrant le plus courant, est plus aigüe que la troisième corde, de Do. La quatrième corde vide – on le voit – correspond donc à la septième frette de la troisième corde.
Les altérations ne sont pas notées mais on trouvera aisément les dièses (♯) et les bémols (♭)[3] : un dièse représente l’élévation de la note d’un demi-ton, chaque case du manche correspondant à l’élévation d’un demi-ton, en se déplaçant d’une case vers le corps de l’instrument à partir de la note naturelle (non altérée ou bécarre(notée ♮ suite à une altération ♯ ou ♭ sur une partition), on trouvera donc le ♯ recherché, par exemple la note Fa étant jouée par exemple sur la première case de la deuxième corde, on trouvera le Fa♯ sur la deuxième case.
Le bémol correspond lui à l’abaissement de la hauteur de la note d’un demi-ton, on descendra donc d’une case vers la tête de l’instrument à partir de la position naturelle. Ainsi par exemple pour un Si naturel joué sur la deuxième case de la première corde, on trouvera le Si♭ sur la première case de la première corde.

MancheSectionDegresSur l’image à droite sont représentés les intervalles relatifs à la tonique de la gamme sur les différentes cordes, indépendamment de la position sur le manche. Ce diagramme est à mettre en relation avec le précédent. En rouge brique les notes de la portion la plus grave, en bleu les notes de la portion la plus aigüe. Les intervalles de la gamme majeure sont en chiffre romains en capitales:

  • I représente la tonique – ie. premier degré
  • ii représente la seconde degré diminué
  • II la seconde – ie. le deuxième degré
  • iii représente la tierce diminuée (tierce mineure)
  • III représente la tierce majeure – ie. le troisième degré
  • IV représente la quarte – ie. le quatrième degré
  • v représente la quinte diminuée ou la quarte augmentée
  • V représente la quinte – ie. le cinquième degré
  • vi représente la sixième diminuée
  • VI représente la sixte – ie. le sixième degré
  • vi représente la septième mineure – le septième degré diminué
  • VII représente la septième

Il suffit de placer ce schéma sur le précédent en faisant correspondre au I la tonique souhaitée pour obtenir le détail de la gamme de chaque note (à noter toutefois que les altérations seront parfois mal nommées)

Et tous les accords du monde :

Le site d’ukulélés by Kawika contient une explication intéressante sur la formation des accords, voir aussi la page 25 de « La Méthode d’Ukulélé » de Cyril Lefebvre.

Ce qui suit choquera les musiciens mais c’est un outil pratique pour se mémoriser les accords par rapport à la gamme majeure.

Les frettes de l’ukulélé déterminant des écarts d’un demi ton, le demi-ton sera l’unité utilisée pour décrire ici la gamme.
La gamme majeure est définie par une succession d’intervalles par rapport à la tonique, par exemple la gamme de Do Majeur s’établit ainsi:

  • note nom abbréviation demis-tons au dessus de la tonique +demi(s) ton(s) ajouté(s) à la note précédente
  • Do tonique T ou 1 0
  • seconde 2 2 +2
  • Mi tierce 3 4 +2
  • Fa quarte 4 5 +1
  • Sol quinte 5 7 +2
  • La sixte 6 9 +2
  • Si septième 7 11 +2
  • Do octave 8 12 (0) +1
  • neuvième 9 14 +2

NB: La tonique permet de déterminer la gamme employée. La note qui donne son nom à un accord est appelée la fondamentale, que les anglo-saxons nomment « root note ».

Sachant qu’une frette ajoute un demi ton à une note on peut facilement retrouver sur une corde les positions de chaque note de la gamme.Avec ce tableau on constate aussi que la deuxième corde (Mi) est à la tierce de la quatrième corde (en Do), la quatrième corde (Sol) est à la quinte de la quatrième et la première corde (La) est à la Sixième. L’accord fondamental majeur contient la fondamentale, sa tierce majeure et sa quinte majeure (F,3,5), on l’obtient pour Do en frappant les trois premières cordes. On le complète avec le Do à l’octave supérieure en maintenant la troisième frette de la première corde (corde de La) ce qui produit un Do aigü. La tessiture de l’ukulélé étant limitée on jonglera souvent avec des renversements d’accords (les notes ne seront pas dans l’ordre qu’elles devraient avoir à l’état fondamental).

Dans le tableau suivant on note b pour une note baissée d’un demi ton et # pour une note augmentée d’un demi ton (qui correspondent effectivement à des bémols et des dièses dans la gamme de Do majeur).

Résumé de la formation des accords :

  1. Majeur F 3 5 X
  2. Mineur F 3b 5 Xm ou ‘X’min »
  3. (Quinte) Augmenté(e) F 3 5# Xaug
  4. Septième (de dominante) F 3 5 7b_ X7
  5. (Mineur avec Quinte) Diminué(e) F 3b 5b 6 Xdim
  6. Sixième Mineur F 3b 5 6 Xm6 ou Xmin6
  7. Sixième Majeur F 3 5 6 XM6 ou Xmaj6
  8. Septième Mineur F 3b 5 7b Xm7 ou Xmin7
  9. Septième Majeur F 3 5 7 XM7 ou Xmaj7
  10. Neuvième Majeur F 3 5 7b 9 XM9 ou Xmaj9
  11. Neuvième Mineur F 3b 5 7b 9 X9

Le but du jeu étant d’arriver à caler ces notes à différentes positions sur les quatres cordes de l’ukulélé. On notera qu’à partir des accords de neuvième, un choix s’impose : on est obligé de sacrifier l’une des cinq notes. Suivant le morceau il faudra choisir intelligemment quelle note de l’accord on sacrifiera, qui pourra parfois être la fondamentale. Quelques notions d’harmonie peuvent aider dans ces choix.

Sur ce principe cette table polyvalente d’accords est tout à fait intéressante à mémoriser. (une copie en meilleure résolution pour imprimer ici)


AUTRE NOTATION DES ACCORDS

  • Dans la littérature consacrée à l’instrument, les positions d’accords sont souvent représentées sous forme de schémas qui reprennent une portion du manche, dans la position des images présentées ci-dessus. Si aucune indication n’est donnée, le premier trait horizontal représente le sillet de tête, sinon la frette correspondant au premier trait représenté est numérotée afin de retrouver sa position. Ces schémas permettent d’indiquer par des numéros sur chaque corde le doigt conseillé pour tenir la corde – ils sont numérotés de 1 à 4, de l’index à l’annulaire.
  • Une autre notation courante pour les accords consiste à simplement numéroter les positions frettées de la quatrième corde à la première corde, par exemple un accord de la majeur sur un ‘ukulélé ‘ accordé en do pourra être notée 2100 ou 2.1.0.0 qui indique qu’il faut tenir la quatrième corde (corde de sol) sur la deuxième frette (pour produire un la), la troisième corde (de do) sur la première frette (pour produire un do?)- le zéro indique de jouer les deux autres cordes à vide (respectivement la deuxième en mi et la première en la). Le premier accord de Do sera ainsi noté 0003 Une corde non jouée sera indiqué par un X ou un trait horizontal.
  • La notation musicale classique est également pratiquée pour l’ukulélé. Elle est souvent accompagnée d’indications de positionnements des doigts ou de barrées (parfois en chiffres romains au dessus de la partition).
  • Le succès de l’utilisation moderne de la tablature (qui existait chez les musiciens baroques et jusqu’aux débuts du XIXe siècle) trouve ses origines dans la redécouverte de ce système de notation par les pionniers de l’ukulélé. Chaque ligne représente une corde, de haut en bas la première à la quatrième, comme ce que l’on voit du manche si l’on penche la tête pour le regarder en position de jeu ; des chiffres indiquent la case de la frette à jouer sur chacune des cordes, les indications rythmiques sont notées au dessus ou au dessous de la tablature (par des symboles imitant partiellement ou complètement ceux de la notation classique).

BIBLIOGRAPHIE INDISPENSABLE


Ukulélé, la méthode accompagné de Ukulélé, le dico de Cyril LeFebvre, Paris, 2008.
La méthode en français indispensable à l’amateur d’ukulélé. Fort de sa connaissance approfondie de l’instrument, tant dans son interprétation que dans son histoire, Cyril LeFebvre propose dans cette nouvelle méthode beaucoup plus pédagogique une série d’exercices qui permettront au ukuléliste débutant de se lancer tout en offrant au ukuléliste chevronné différente techniques. La méthode guide à travers différents morceaux connus ou dans le style de, des bases de l’interprétation jusqu’à une tablature inédite et très détaillée, délicat et virtuose arrangement de la célèbre Kamehameha Waltz de Charles E. King par le Kahuna Nui Cyril LeFebvre.
Le dictionnaire présente d’abord une série d’informations historiques et de documents jamais publiées auparavant, un dictionnaire très pratique et aussi complet que possible, des indications pour la lecture des diagrammes, un lexique français-anglais, des informations pratiques sur l’entretien et le montage des cordes, etc…
Le compact-disc propose les exercices en version audio, ainsi que trois morceaux, dont la Kamehameha Waltz qui est également présentée sous forme de tablature dans la méthode, tous interprétés par Cyril LeFebvre (et accompagnés pour certains par la voix d’Aloÿse).
Éditeur : éditions JJ Rébillard
env 25 €


La Méthode d’Ukulélé de Cyril LeFebvre, Paris, 2001
La première et historique méthode moderne d’ukulélé en français. Son historique, les méthodes, conseils, partitions et tablatures, accompagnée d’un CD audio d’exercices et d’exemples furent un apport considérable aux ukulélistes francophone et sa publication marque une importante étape dans l’histoire de l’ukulélé en France. Cyril Lefebvre, musicien émérite et reconnu, spécialiste entre autres de l’ukulélé et membre fondateur du ukulele club de Paris est aussi le parrain des rendez-vous ukulélistiques mensuels parisiens.
Éditeur : Hit Diffusion
ISMN : M-707046-01-2
env 27 €


Théorie de la Musique de A.Danhauser, édition révisée et augmentée, Paris, 1996
Un ouvrage indispensable et très pédagogique pour apprendre, réviser, ou avoir une référence concernant les fondamentaux de la théorie musicale.
Editeur : Editions Henry Lemoine
ISMN : M-2309-2226-5
autour de 18 € (par exemple chez Di Arezzo


The Ukulele, a visual History de Jim Beloff 2eme édition 2003
Historique et évolution de l’instrument, nombreuses ressources iconographiques et détails historiques.
Editeur : Backbeat Books
ISBN: 0879307587
env 25 $ US


Famous Solos and Duets for the `Ukulele de John King, 2004
Dans ce recueil, John King propose 13 pages passionnantes d’historiques sur les méthodes d’ukulélé. Le reste de cette compilation très soignée propose toute une série de dix-huit tablatures hawaiiennes des premières heures de l’instrument, reprises dans d’anciennes méthodes et remises en forme. On y trouvera aussi quatre duos pour ukulélés ou ukulélé et guitare.
Parfait pour s’entrainer à la lecture des partitions et tablatures, et idéal pour s’initier aux premières musiques hawaiiennes, (on regrettera seulement que les tablatures enregistrées sur le CD soit jouées sur un ukulélé en Ré, donc un ton au-dessus de ce qui est noté). Un ouvrage à ne pas manquer en tous les cas.
Editeur : Mel Bay
ISBN : 0-7866-6915-2


Ukulele de Joann Sfar, Paris, 2003
Une formidable bande dessinée en français dans la série des carnets de Joann Sfar, où l’auteur raconte un été sur la côte d’azur en compagnie de ses ukulélés, et transmet toute la poésie et sa passion de l’instrument.
Editeur : L’association
ISBN : 2844141234
env 30€


The Ukulele Occasional, indispensable revue à parution irrégulière dédiée au ukulélé. Après deux numéros le Ukulele Occasional a cessé (temporairement ?) sa parution. Le numéro un est devenu un collector recherché et onéreux, tout comme le deuxième à l’heure actuelle. Un troisième numéro serait dans les tiroirs de l’équipe éditoriale mais la situation de l’ukulélé a fortement évolué depuis.

BIBLIOGRAPHIE ADDITIONNELLE


Jiminy’s Kokopo’s UKULELE sing & strum fun book de Jerrold Connors, Oakland, CA, 2002
En anglais, une méthode amusante pour les débutants, pleine d’humour et d’illustration sympathique. Pour les joueurs expérimentés, la méthode à avoir pour prêter à vos copains anglophones.
Editeur : Alligator Boogaloo
ISBN : 0-9721416-0-X
à partir de 9 $ US port inclus suivant les quantités


Si vous voulez vous lancer dans la création de tablatures pour interpréter des chansons en solos mais que vous ne savez pas trop par où commencer, ou que vous cherchez de bons conseils, la méthode de Rigk Sauer est intéressante :
The Ukulele Solo Recipe, Gross-Umstadt, 2004.
Ce livre est vraiment ce qu’il annonce sans triche, c’est à dire qu’il propose des recettes et astuces pour créer soi même des arrangements d’ukulélé solo, exemples à l’appui, avec une méthode progressive. Il offre en outre un résumé de quelques notions musicales, les formules de formation de tous les accords, un CD avec tous les morceaux enregistrés en audio et au format midi. Un ouvrage intéressant pour qui lit facilement l’anglais et a des bases d’ukulélé.
Editeur : Risa Musical instruments
ISBN : 3937034382
env 23 €


On trouvera une quantité de partitions, arrangements, etc pour ukulélé. Par exemple on pourra s’essayer à The Cat’s Meow de Ian Whitcomb (accompagné d’un CD audio), recueil de chansons américaines populaires des années 20, 2003, édité par Mel Bay Publications, environ 25$.

ukulelia recommande les méthodes de Curt Sheller que je trouve personnellement un peu trop délayées pour le prix élevé – et trop légère et pas assez orthodoxe du point de vue de la théorie musicale.

Il peut-être aussi utile pour les tous débutants d’investir dans un dictionnaire d’accords qui présente plusieurs positions pour chaque accord, mais attention à ce qu’il corresponde à l’accordage de votre ukulélé (en général en Do). Certaines méthodes comme celles de Cyril Lefebvre sont assez fournies en ce sens, et il existe aussi des outils sur internet pour compléter vos palettes d’accords.

En complément de cette bibliographie, l’ukulélé est très présent sur internet et la formidable liste de liens de King David Ukulele Station vous aidera à vous y retrouver.

Notes

[1] d’aucuns avancent la date de 1915 et de l’exposition Panama-Pacifique à San Francisco pour dater son introduction aux Etats-Unis, mais sa présence sur le continent américain est avérée en de nombreuses occasion antérieures à cette date

[2] en effet, musicalement ces désignations n’ont pas beaucoup de sens, les tessitures des instruments étant similaires ou voisines

[3] Pour une raison de simplification, les altérations (♯ et ♭) ne sont ici pas notées car dans la gamme tempérée (l’ukulélé étant un instrument tempéré ou censé l’être), les notes Ré♯ et Mi♭ par exemple sont enharmoniques (c’est à dire qu’elles sont supposées avoir la même hauteur et donc le même son) même si dans la théorie musicale elles ont des fonctions différentes. Voir à ce sujet l’excellente page de wikipédia sur le sujet

24 pensées sur “histoire, accordage, technique, conseils”

  1. ouais trés cool et complet ton site, j’ai acheter un Ukulele y a deux jours et j’ai passer pas mal de temps chercher à l’accorder, maintenant je sais!

  2. je suis a tahiti, j’ai un ukulele, l’accordement est il le meme que la guitare pour la tablature. nana!!!!

  3. LES ACCORDS POUR LE UKULELE SONT ILS LES MEMES POUR LA GUITARE

  4. alors pour dire les choses clairement : il ne faut pas écrire en capitales et il faut préciser la question. Oui les accords sont les mêmes c’est à dire qu’un Do majeur par exemple sera un Do majeur sur le ukulélé, non les positions ne sont pas les mêmes, même si des formes d’accords des quatre cordes aigües de la guitare se retrouvent sur le ukulélé, mais transposées (et les positions sont identiques aux aigües de la guitare sur un bariton accordé en Ré Sol Si Mi)

  5. Ah ben c’est ben chouette tout ça. Je va pouvoir enfin apprendre à jouer d’un instrument à cordes. Mais un doute m’effleure là, tout à coup :

    Tu dis que pour jouer un LA sur un ukulele en RE, il faut regarder l’accord de SI d’un ukulele en DO. Ça serait-y pas plutot l’accord de SOL qu’il faudrait regarder ??
    mhhhh ? enfin moi ce que j’en dis hein 😀

    Eric

  6. tu as tout à fait raison de corriger je me suis mélangé les pédales… pour ma défense cette page est un peu longuette et j’ai beaucoup repris la rédaction et… je suis vraiment désolé. Merci énormément pour ton attentive lecture

  7. tu as tout à fait raison de corriger je me suis mélangé les pédales… pour ma défense cette page est un peu longuette et j’ai beaucoup repris la rédaction et… je suis vraiment désolé. Merci énormément pour ton attentive lecture

  8. bonjour Nicolas,
    des cordes en nylon je viens de me rendre compte que je ne l’ai même pas écrit !!! tu en trouveras des jeux spécifiques au ukulélé dans la plupart des magasins de musiques bien achalandés en cordes pour guitares. Je me dépêche de corriger cet oubli.
    GHS en font, tu peux en trouver sous la marque des guitares Martin, et il faudrait que je fasse un post à ce sujet d’ailleurs. Beaucoup d’etatsuniens vantent les nylguts d’aquila.
    c’est rigolo cette chanson qui commence par "Bertrand le français" bientôt une version au ukulélé ?

  9. bonjour Nicolas,
    des cordes en nylon je viens de me rendre compte que je ne l’ai même pas écrit !!! tu en trouveras des jeux spécifiques au ukulélé dans la plupart des magasins de musiques bien achalandés en cordes pour guitares. Je me dépêche de corriger cet oubli.
    GHS en font, tu peux en trouver sous la marque des guitares Martin, et il faudrait que je fasse un post à ce sujet d’ailleurs. Beaucoup d’etatsuniens vantent les nylguts d’aquila.
    c’est rigolo cette chanson qui commence par "Bertrand le français" bientôt une version au ukulélé ?

  10. … pas pour le moment, je suis encore au stade de la decouverte de l’instrument. Mais je vois que tu as visité notre site internet, c’est un homage a un ami a nous dans le Pas-De-Calais.

  11. Bonjour,
    je suis fan de la musique Hawaiienne et notamment d’un groupe: Ka’au crater boys. Malheureusement, je ne sais pas où trouver leurs CDs en France, alors si quelqu’un peut m’aider … merci beaucoup et aloha !

  12. Voilà, je viens de faire l’aquisition d’un ukulele de marque Bruko, qui est semble-t-il un moyen de gamme (mais bon, pour 25 euros). C’est avec plaisir que je constate la qualité de votre site, ce qui va permettre de faire connaisance avec mon ukulélé. Jouant de la guitare et de la balalaïka je devrais m’en sortir, si il y a un problème, je ne manquerai pas de faire appel à vos conseille

  13. Salut Bruno, bienvenue dans le monde merveilleux du ukulélé. Si tu jours déjà de la guitare et de la balalaïka le ukulélé pour toi ça va être du petit lait ! si tu veux discuter ou si tu as des questions, le forum est là (ou les commentaires des dernières nouvelles qui sont plus visibles que ceux laissés ici).

  14. J’ai trouvé chez moi un instrument de musique.. finallement j ai apris que c’était un ukulélé que mon pere avait acheté dans les annés 60…
    Il y a des cordes.. mais je ne sait pas si elles sont bonnes est-ce les memes que pour les guitares? je n ai aucune notions de solfèges.. et pour pouvoir l’accordés c pa tres pratiques.. ou peut-on ce le faire accordé ou expliqué?

    aussi non.. le site est vraiment bien.. j ai apris plein de truc..merci beaucoup

    boufon de versailles..!

  15. des photos….. Viens chez moi c plus simple…! je t attend…avec imaptience..!

    g téléchargé et c pa bien(de télécharger)..des musique des uk’au crater boys…et je trouve ca vraiment super.. ca me donne necore plus envie de gratter le uku..

  16. des photos….. Viens chez moi c plus simple…! je t attend…avec imaptience..!

    g téléchargé et c pa bien(de télécharger)..des musique des uk’au crater boys…et je trouve ca vraiment super.. ca me donne necore plus envie de gratter le uku..

  17. J’ai acheté un ukulele pour l’anniversaire de mon fils qui est jeudi… et je viens de passer la soirée à essayer de trouver quel accordage lui sied. Bilan, c’est un baryton (ça, je savais, merci à votre site très clair) et il exige d’être accordé en "do augmenté", soit
    A D F# B / La Ré Fa# Si.

    Je vais m’amuser un peu avec avant de lui l’offrir… pour pouvoir lui donner des conseils, bien entendu, et pour aucune autre raison 😉

    Au fait, j’aimerais le décorer. Quelqu’un a t’il des châblons à télécharger d’ibiscus et fleurs hawaiennes à me proposer ?

  18. Pardon, j’ai oublié de dire que c’est un Pro Natura UK20, pour les amateurs que vous êtes. Je suis conscient que c’est un "cheep", mais mon fils à 3 ans ! 😀

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