Né le 19 février 1949 à Crowley, dans le Sussex, Simon Jeffes avait débuté en suivant les cours de guitare classique que Julian Byzantine et Gilbert Biberian donnaient à la Royal Academy, puis joua un temps avec l’ensemble d’avant-garde Omega Players. Arrangeur du My Way pour Sid Vicious, il deviendra aussi collaborateur de Ryuichi Sakamoto, David Sylvain, Adam and The Ants, Bow Wow Wow, Twyla Tharp… et fondateur du Penguin Café Orchestra.
Pendant l’été 1972, dans le sud de la France il reçoit la révélation quand, à la faveur d’une indigestion de bouillabaisse aux effets hallucinatoires, le saint patron de l’Auberge du Pingouin lui apparaît en gloire, flanqué de ses marmitons ailés, et l’enjoint de réunir un orchestre qui saurait jouer une musique à la fois mélodique, hypnotique, sophistiquée et surtout réjouissante, dans laquelle l’ukulélé tiendrait une place de choix – la partition parviendra au fur et à mesure, de manière aléatoire, par voie hypnagogique.
L’apparition est à peine disparue que déjà, Simon court fonder le Penguin Café Orchestra et grave un premier album sur le label Obscure de Brian Eno. Suivront quatre autres, plus leurs versions live (maintenant tous chez Virgin). Soit, entre 1976 et 1993, une belle série de chef-d’œuvres capable de réjouir le saint Aubergiste autant que sa nombreuse et fidèle clientèle.
Loin des réductions de pièces baroques ou romantiques telles que nous les connaissons depuis un siècle, au-delà de l’utilisation anecdotique comme chez Aaron Copland et quelques autres, Simon Jeffes a su composer spécifiquement pour l’ukulélé et attribuer à l’instrument les pupitres qu’il méritait au sein de l’orchestre classique. Citons juste pour exemples le Paul’s Dance que Simon Jeffes interprétait en duo avec Goeff Richardson, ou parfois en trio, et encore le merveilleux The Ecstasy Of Dancing Fleas dont le titre ne laisse aucun doute quant à son contenu orchestral (ici à 1’48’’ ou ).
Le 11 décembre 1997, Simon Jeffes s’en est allé dispenser son art dans les okonomiyaki bars célestes.
Feu l’Ukulélé Club de Paris lui avait rendu hommage dans Manchot rade septet, titre final de l’album Manuia paru en 2002. Et depuis quelque temps, le fiston Arthur Jeffes a repris ici-bas la direction du Penguin Café Orchestra.
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2 pensées sur “Simon Jeffes (1949 -1997)”

  1. Bel hommage à un musicien doucement décalé et à un orchestre réellement original qui a toujours tracé son sillon avec la belle obstination des rêveurs.
    Merci de faire un peu de lumière sur Simon Jeffes

  2. Bel hommage à un musicien doucement décalé et à un orchestre réellement original qui a toujours tracé son sillon avec la belle obstination des rêveurs.
    Merci de faire un peu de lumière sur Simon Jeffes

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