Né le 8 novembre 1901 à Kalani, Hawai’i, et fils illégitime du prince héritier Jonah Kūhiō Kalanianaole, John Ka’aihue prend selon la coutume hawaiienne hānai le nom de ses parents adoptifs, Sam et Mary Ka’aihue. À quinze ans, il débute à l’ukulélé dans l’orchestre parti accompagner les démonstrations de surfriding que Duke Kahanamoku présente en 1916 aux États-Unis, notamment à Atlantic City. Johnny choisit alors de continuer sa carrière sur le continent, d’abord à Chicago, où on le dit ami de Ralph Capone, le frère d’Al, puis à Saint Louis, où il se marie avec une Américaine de Detroit. Devenu veuf, ses enfants, Norman et Mary, alors encore en bas âge, le rejoignent sur la scène du vaudeville et tous trois tournent pendant les années 1930 sous les noms de The Hawaiian Music Man and Mary-Norman, ou du Kaaihue Trio.
Fin 1945, Mary et Norman anglicisent leur patronyme de Kaaihue (ou Ka’aihue, orthograhe moderne) en Kaye et forment un trio avec Frankie Ross (né Bologna). Le Mary Kaye Trio lance le premier spectacle « lounge », dans la salle, qui va séduire pendant des années la clientèle des nuits de Las Vegas et apparaître dans de nombreux films. Mary Kaye, petite-nièce de la reine Lili’uokalani, devient aussi la première chanteuse de rock s’accompagnant à la guitare électrique – notamment une Strat à son nom avec laquelle Fender inaugure son Custom Shop en 1956.
Pendant ce temps, papa Johnny Kaaihue s’est mué en Johnny Ukulele, ukuléliste attitré du Royal Hawaiian Orchestra que dirige Harry Owens. Il gardera son pupitre pendant quinze ans, dont les neuf années du Harry Owens Show sur la chaîne télé CBS, puis enregistrera pour Capitol des disques d’ukulélé solo teintés d’exotica* et se produira sous son nom jusqu’à la fin des années 1960, notamment à Vegas et à Honolulu avec les enfants. La dernière apparition en public de Johnny Ukulele fut sans doute à l’enterrement de son vieil ami Ukulele Ike (Cliff Edwards) en juillet 1971, où lors de la cérémonie il interprète When You Wish Upon a Star, la chanson de Pinocchio oscarisée en 1940. Au mois de novembre de la même année, Johnny « Ukulele » Ka’aihue s’éteint à son tour à Hollywood.
Ukuléliste et nageur d’exception, son physique d’authentique descendant de la noblesse hawaiienne lui valut aussi de jouer le rôle du chef indien Cold Moon dans de nombreux films des studios d’Hollywood, et même de prêter ses traits au profil de Peau Rouge stylisé qui ornait le capot des Pontiac au début des années 1950.

  • Sa version du Hawaiian War Chant en écoute sur Radio-Ukulele.fr (playlist ici)

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