Si l’orthographe du mot ukulélé s’est aujourd’hui à peu près stabilisée, sa prononciation en français reste incertaine et les transcriptions approximatives se rencontrent encore couramment. C’est que l’orthographe anglaise des mots hawaiiens ukulele et ukelele s’inspira de la prononciation en langue maoli, que l’on écrit phonétiquement ukulɛlɛ et ukɛlɛlɛ. L’orthographe française restituant le plus précisément cette prononciation serait : oukoulélé et oukélélé. Mais ces mots et l’instrument de musique qu’ils désignent débarquèrent en France vers 1919 après une traversée des États-Unis où la langue populaire, tout en conservant le plus souvent la forme écrite ukulele, en avait fait un vocable que l’on aurait dû au plus proche écrire ici : youkoulili.

On comprend les errements des premiers journalistes français qui essayèrent de glisser le terme dans leurs articles, hésitant entre plusieurs possibilités de notation sonore, de ukelelee à ukalelee, sans oublier les variantes suffixales oukou et yuku et les applications qu’il fallait coller au Banjulele des frères Keech répandu à la même époque. Philippe Gemgembre, alias 8cordes, a moissonné dans la presse parisienne des années folles une belle gerbe de ces flous exotiques, parfois authentifiés de croquis ethnologiques dignes d’un Jacques Arago Art déco. Le forum l’a immédiatement augmentée d’un bouquet d’orthographes étrangères piqueté d’exemples de l’éternelle confusion entre ukulélé et guitare hawaiienne

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